En fin soirée, c'est dans un café que je me suis réfugiée
Dehors , les routes et les trottoirs sont gelés
Il était rempli de monde
Moi, j'étais là, à ma table ronde
Dans un coin, isolée, seule.
J'observais mon entourage
Un homme devant son journal tournait ses pages.
Plus loin, il y avait un couple qui se murmurait des mots d'amour
En se tenant la main sans prêter attention aux gens autour.
Je l'attendais toujours.
Je voyais à travers le vitrine
Tous les passants
Courant en tous sens
Moi j'étais au chaud
Dans ce petit bistro
Je l'attendais toujours.
J'entendis la porte de l'entrée sonner
Mon regard se dirigea vers le réfugié
Ah non, je me suis trompée.
Il frissonna de soulagement quand il aperçut son père feuilleter son journal
Et se secoua pour se débarrasser des flocons répartis sur son épais blouson noir.
La fumée de cigarette commençait à envahir la salle
Le serveur s'immobilisa devant moi
Tenant son plateau sous son bras droit
Et me dit "avez-vous fait votre choix"
Je lui répondis "non, j'attends quelqu'un".
La nuit commençait à tomber.
Cette attente était insupportable
Mes doigts tapaient l'un après l'autre sur la table.
Je l'attendais toujours.
Les serveurs me fixaient du regard
"Eh oui ! messieurs j'ai un rencart !!!"
Je ne comptais même plus combien de fois je regardais ma montre
Ni combien de fois j'ai regardé cette porte.
Et j'entendis une voix qui me dit "cette chaise est libre ?"
Et je répondis en souriant
"Tu en as mis du temps".